La crèche d’entreprise, une des options de garde à proposer aux salariés

La crèche d’entreprise, une des options de garde à proposer aux salariés

La défaillance du mode de garde des jeunes enfants[1] est une des causes de l’absentéisme des salariés. La crèche d’entreprise est une solution que l’employeur peut proposer aux collaborateurs pour pallier cette difficulté. Mais d’autres existent, en phase avec les tendances sociétales actuelles.

Pour accompagner la parentalité en entreprise, l’employeur peut réfléchir à différentes solutions de garde des jeunes enfants des salariés. La création d’une crèche d’entreprise ou interentreprises[2] par exemple, ou le financement de berceaux près du domicile des parents.

Qu’est-ce qu’une crèche d’entreprise ?

La crèche d’entreprise est une crèche privée située dans les locaux de l’entreprise ou à proximité. Elle fonctionne comme une crèche municipale mais est gérée par un opérateur privé (Babilou, Les Petits Chaperons Rouges, Grandir par exemple, ou de plus petits acteurs locaux comme Le P’tit Club en Bretagne), non par un organisme public.

Elle est donc soumise à la même réglementation concernant le taux d’encadrement, la qualification du personnel, les normes de sécurité, etc. Son ouverture dépend de l’obtention d’une autorisation délivrée par le Conseil général, après avis de la PMI (protection maternelle et infantile).

Crèche d’entreprise et crèche interentreprises, quelle différence ?

Ces deux dispositifs ont la même finalité : offrir un cadre professionnel et personnel plus serein aux parents, tout en maintenant leur productivité.

  • La crèche d’entreprise réserve ses places à ses propres collaborateurs.
  • La crèche interentreprises bénéficie aux salariés de plusieurs sociétés se trouvant à proximité.

Crèche d’entreprise : avantages et inconvénients

Cette solution favorise l’équilibre des temps de vie. Selon une étude Randstad de 2021, 58% des salariés considèrent que la conciliation vie privée/vie professionnelle est un critère majeur de choix d’un emploi. Ce dispositif est donc un facteur d’attractivité.

Bénéfices pour les salariés : moins de stress, plus de qualité de vie au travail

  • Le temps de trajet domicile-bureau est inchangé.
  • Le rythme de travail peut être préservé.
  • L’obtention d’une place en crèche, qui s’apparente à un parcours du combattant, est facilitée puisque seuls les enfants des salariés y ont accès.
  • Les horaires de prise en charge sont plus flexibles que ceux d’une crèche municipale, ils s’adaptent aux horaires de travail des salariés.

Bénéfices pour l’employeur : des gains en termes d’image et de productivité

Aider les salariés parents favorise leur engagement et leur productivité. Selon le Baromètre de l’Observatoire de l’équilibre des temps et de la parentalité en entreprise, 30% de l’absentéisme de courte durée est lié à la défaillance du mode de garde.

Des limites en matière d’égalité femmes-hommes

Des places en crèche d’entreprise comptent parmi les avantages sociaux, certes. Mais en proposer ne va pas dans le sens de plus d’égalité femmes-hommes. Car à moins que les deux parents travaillent sur le même site, c’est toujours le même qui gère la question.

« La tendance est à financer des berceaux à n’importe quel endroit, de préférence près du domicile ce qui facilite le partage des tâches, quand le parent n’est pas solo », observe Delphine Cochet, cofondatrice de Ma Bonne Fée.

Un constat à nuancer. Dans les zones où les infrastructures manquent, ou pour une famille monoparentale[3], c’est une réponse efficace aux besoins de solutions de garde.

Crèche d’entreprise et télétravail, un couple mal assorti

Le développement du télétravail fait de la crèche sur site une solution moins pertinente. D’autres solutions sont plus adaptées comme le financement de places en crèche ou en micro-crèche près du domicile, ou encore l’option titre CESU (chèque emploi-service universel préfinancé) pour un mode de garde individuel.

Crèche d’entreprise et avantage en nature

Dès lors que l’employeur fournit à ses salariés, à titre gratuit ou moyennant une participation inférieure à la valeur réelle, un produit ou service pour un usage privé, les salariés bénéficient d’un avantage en nature (source Bulletin officiel de la sécurité sociale (Boss), Avantages en nature, §§1130 et suivants). Cela concerne les modes de garde en crèche ou en micro-crèche.

Crèche d’entreprise et avantage fiscal

En proposant une crèche sur site, l’entreprise bénéficie d’un avantage fiscal. La défiscalisation, à hauteur de 77% de la dépense, est décomposée comme suit :

  • Le crédit d’impôt famille (CIF) : il permet de déduire 50% des dépenses liées à la réservation de places en crèche pour les salariés.
  • L’économie d’impôt sur les sociétés (IS) : la totalité de la dépense, c’est-à-dire avant déduction du CIF, est une charge déductible du résultat de la société.

Crèche d’entreprise, un coût à relativiser

La sortie de trésorerie pour financer les travaux d’aménagement est importante au départ. Cependant, « le coût net d’une place en crèche d’entreprise est à comparer avec les bénéfices qu’en retire l’employeur, notamment en termes d’engagement des collaborateurs », conclut Delphine Cochet.

Pour aller plus loin dans votre démarche employeur

Si la mise en place d’une crèche (inter)entreprise (ou autre modalité de garde d’enfants) est une démarche non-négligeable en termes d’égalité femmes-hommes et de QVT, il en existe bien d’autres à votre portée. Petite, moyenne ou grande entreprise, téléchargez gratuitement nos livres blancs RH dédiés au management, au recrutement, à votre politique RSE ou encore aux tendances actuelles du marché de l’emploi !

 

[1] Il manque entre 230 000 et 500 000 places d’accueil pour les enfants de moins de 3 ans, selon le dernier rapport du Haut conseil à la famille et à l’âge sur l’accueil de ces enfants, publié en 2018.

[2] Ces crèches peuvent accueillir chacune de 15 à 60 enfants. Ces structures représentent 8,75 % des places d’accueil en établissement d’accueil du jeune enfants (EAJE), soit 38 000 places.

[3] En France, 25% des familles sont monoparentales et 83,6% d’entre elles sont portées par les femmes (source Insee 2019).