5 soft skills à développer pour manager à distance
Pour manager à distance, les capacités de leadership sont plus que jamais nécessaires. Le point sur les soft skills utiles dans le contexte d’incertitude actuel.
« Le mode de management est plus exigeant actuellement, le·la manager est le point fixe qui fait tourner la roue », illustre Éric Lhomme, directeur des activités Conseil en stratégie et développement RH d’Oasys Mobilisation. Si au bureau les managers peuvent jouer de la présence physique pour combler des lacunes managériales, il en va autrement avec des équipes dispersées par le confinement et pas encore réunies. Il s’agit plus que jamais de mettre ces dernières dans une dynamique, individuellement et collectivement. Outre des compétences métiers et numériques, la situation demande aux cadres de développer des softs skills spécifiques pour veiller au moral des troupes tout en pilotant l’activité. « Nous avons peu de prise sur les événements alors que d’habitude nous suivons des plans, cela demande de grandes capacités cognitives et relationnelles », pointe-t-il.
1. Des capacités d’adaptation, d’apprentissage et de résilience pour faire avec l’incertitude
La situation est instable, elle demande de s’adapter et d’apprendre, de savoir « bidouiller », de trouver des solutions. À distance, managers et managé·es doivent développer plus d’autonomie et de la résilience face une incertitude démesurée par rapport à ce qu’on a connu.
2. Un sens tactique pour organiser au jour le jour
La conjoncture fait naviguer à vue, demande d’organiser au jour le jour et donc du sens tactique. Le manque de visibilité génère de l’inquiétude chez les collaborateurs et collaboratrices, il s’agit pour les managers de les « réassurer en balisant le temps court et en donnant à tout le monde un axe de production », indique notre interlocuteur.
3. Du leadership pour insuffler un optimisme d’action
Les managers doivent mettre leurs collaborateurs et collaboratrices en action, certes, mais dans la confiance et non dans la crainte d’un effondrement. La situation nécessite d’apprendre, de faire preuve de réactivité, d’aller de l’avant, et de donner envie de faire tout cela. Il faut « des qualités de leadership pour entraîner individuellement et collectivement les équipier·ères dans un optimisme d’action qui aide à dépasser les blocages », poursuit-il.
4. De l’attention accrue à l’autre et de l’empathie pour ne perdre personne en route
À distance, la rencontre doit être organisée, et lors de cette rencontre, l’attention à l’autre est primordiale. Pour que ce moment au téléphone ou en visioconférence soit un rendez-vous attendu par les collaborateurs et collaboratrices, il doit être hautement qualitatif d’un point de vue relationnel. « Le·la manager doit veiller à ne perdre personne en route, repérer les signes de retrait, quelqu’un·e qui ne branche plus sa webcam lors des échanges par exemple », souligne Éric Lhomme. Le respect de la parole de l’autre, l’écoute, l’empathie, la recherche d’une relation plus qualitative sont plus que jamais des soft skills à développer. À distance, comme au retour sur site, les cadres doivent intégrer une dimension « care » importante dans leurs pratiques, voire ménager plus que manager les équipes.
5. Des capacités de prise de recul pour intégrer les changements
« La logique d’animation va revenir, celle de résultats aussi, dès que l’activité repartira, c’est elle qui tire », poursuit notre interlocuteur. En tant que « point fixe qui fait tourner la roue », le·la manager doit concilier les nouvelles attentes, de l’entreprise et des collaborateur·trices. Il·elle doit savoir intégrer les modes de travail qui ont émergé pendant le confinement, les fameuses « bidouilles » nées dans l’urgence comme les demandes d’autonomie. D’où l’importance de savoir s’accorder du temps pour prendre le recul nécessaire sur les bouleversements en cours.
Sophie Girardeau
Publié le 15 juin 2020.