Faire passer un entretien d’embauche à un profil sénior : 4 bonnes pratiques à adopter
Faire passer un entretien d’embauche, à un profil sénior ou tout autre profil, est un exercice qui demande au recruteur de créer les conditions pour collecter des informations de qualité.
L’évidence mérite d’être rappelée : faire passer un entretien d’embauche à un profil sénior suppose en premier lieu de le percevoir tel qu’il est, c’est-à-dire un profil doté d’un supplément d’expérience. C’est dans ce cadre que l’état français a, par ailleurs, mis en place certaines mesures liées à l’emploi de candidat sénior au bénéfice des entreprises.
1. Lors de l’entretien, reconnaître la valeur ajoutée du sénior
Chaque type de profil apporte sa valeur ajoutée : d’un sénior, l’entreprise attend notamment la sagesse, fruit de l’expérience, et des capacités à relier les sujets, à prendre du recul, à apporter une vision, à faire des choix audacieux. Gardez bien cela à l’esprit si vous êtes amenés à faire passer un entretien d’embauche à un profil sénior.
Dans le contexte actuel de transformation des façons de travailler, « les entreprises se rendent compte qu’elles ont besoin de managers expérimentés ayant ces qualités-là — la reprise de l’emploi des managers de transition en témoigne », observe Philippe Guittet, Happy CEO de Madircom. C’est d’autant plus le cas pour les organisations dont l’activité se trouve à un tournant (crise à gérer, réorganisation à mener, nouveau marché à développer…).
Or, l’entreprise voulant recruter un sénior est parfois tentée de comparer des niveaux d’expérience qui ne sont pas comparables, à opposer juniors et séniors. Elle doit à tout prix éviter cet écueil. Le recruteur ayant bien lu le CV est prévenu du type de candidat qu’il reçoit.
2. Questionner le sénior sur le rôle qu’il veut tenir dans l’entreprise
Faire passer un entretien d’embauche à un profil sénior suppose de le questionner sur le rôle qu’il veut tenir dans l’entreprise, sur ce qu’il veut vivre professionnellement. Il peut s’agir de prendre plus de responsabilités, de revenir à des missions moins complexes, de poursuivre un parcours à l’international ou au contraire, de rétrécir son champ d’action… « Certaines personnes aspirent à la nouveauté, même si elles ont l’expertise dans leur domaine, elles ne veulent pas répéter ce qu’elles ont déjà fait maintes fois », pointe Philippe Guittet.
Les séniors peuvent tenir un rôle de mentor, les startups font d’ailleurs souvent appel à eux, notamment pour rassurer les investisseurs. Dans ce cadre, il convient de vérifier les capacités d’adaptation du candidat à ce type d’environnement, surtout lors du passage d’un grand groupe aux processus bien huilés à une jeune pousse pas encore structurée.
3. Faire de l’entretien avec le sénior un moment d’échange de qualité
L’entretien d’embauche doit être un moment interactif, d’autant que « la plus-value d’un sénior s’apprécie dans l’échange et la spontanéité », remarque notre interlocuteur. Pour faciliter le dialogue, il convient donc d’expliquer comment on fonctionne soi-même en tant que recruteur et d’inviter le candidat à parler de son propre fonctionnement.
Les candidats ne parlent généralement pas spontanément de leurs envies et de leurs motivations — voulant coller au descriptif du poste à pourvoir, ils ont tendance à donner des réponses formatées. C’est à vous, recruteurs, de les amener à s’exprimer sur ces points et ainsi faire un bon recrutement. Et de savoir lire entre les lignes plutôt que de vous en tenir aux procédures de l’entretien.
Faire passer un entretien d’embauche à un sénior demande de l’aider à se projeter. Planter le décor est un procédé efficace. « Il faut informer le plus possible sur le cadre de travail, les aspects matériels et logistiques, les enjeux associés à ce recrutement », conseille Philippe Guittet. Un langage de vérité, qui parle par exemple des transformations que l’entreprise a vécues ces 18 derniers mois, aide le candidat à se projeter. Les questions mille fois rebattues en revanche (quelles sont vos qualités, vos défauts ?) le poussent à répondre des banalités, ce qui empêche le recruteur de se projeter lui-même avec ce candidat.
4. Faire passer un entretien d’embauche à un profil sénior : priorité aux questions ouvertes
En matière de recrutement des séniors, comme de n’importe quel autre profil, il y a un principe à suivre : il importe de creuser ce que le candidat déclare. De facto, les candidats séniors ont eu le temps de vivre plus de choses que des personnes plus jeunes, et plusieurs occasions de prendre du recul sur leur vécu. Ils apportent théoriquement de la sagesse et de la sérénité à l’organisation, autant de choses que la vie enseigne et non l’école. L’entretien doit cependant permettre de vérifier comment cela se confirme concrètement. Les questions pertinentes pour ce faire sont les questions ouvertes et les questions de mise en situation ; en voici des exemples :
- Comment s’est passée l’implantation de cette société dans ce pays ?
- Quels problèmes avez-vous rencontrés dans ce cadre (en termes culturels, de recrutement, de management, d’évolution de carrière…) ? Comment les avez-vous vécus ?
- Que pouvez-vous dire de vos relations avec vos interlocuteurs internes et externes ?
- Comment agiriez-vous dans tel contexte ?
- Pourquoi vouloir rejoindre une startup après un parcours dans une multinationale ?
Ce type de questions permettent au candidat sénior de raconter son expérience, d’argumenter et ainsi, de révéler des aspects de sa personnalité, sa façon de raisonner et d’interagir, la solidité ou la faiblesse de son argumentation.
Avant de recruter un sénior, trouver le bon profil
Faire passer un entretien d’embauche à un profil sénior est une chose, trouver le profil qui conviendra à votre structure et fiche de poste en est une autre. Optimisez vos chances de trouver le candidat qui vous correspond vraiment en posant une offre d’emploi sur Monster et accéder à notre CVthèque riche en profils motivés et variés !
Sophie Girardeau
17/09/2021