Mauvais recrutement : coût, conséquences et que faire en cas d’erreur de casting ?
Après de longues recherches, vous avez embauché un candidat pour occuper un poste clé au sein de votre entreprise. Au cours de l’entretien, celui-ci s’était distingué par son excellent CV, sa personnalité dynamique et les compétences que vous recherchiez. Pourtant, après seulement quelques semaines, vous sentez que quelque chose ne va pas. Des signes avant-coureurs et des doutes commencent à apparaître. Ne nous voilons pas la face, vous avez fait un mauvais recrutement. Que faire maintenant ?
Embaucher quelqu’un coûte cher. Si l’on additionne les coûts de recrutement, d’entretien, d’onboarding, de formation et de développement, le coût peut s’avérer incroyablement élevé. Selon certaines estimations, l’employeur français moyen dépenserait d’ailleurs entre 3 000 et 10 000 euros et deux mois pour embaucher un nouveau collaborateur.
Lorsque vous vous apercevez que vous avez recruté la mauvaise personne, cela peut porter un coup dur à votre budget, sans parler de votre confiance en vos capacités de recrutement. Surtout si l’on considère que coût d’un mauvais recrutement peut être multiplié par deux voire trois.
En plus des conséquences financières d’un recrutement raté, il peut également y avoir des répercussions sur les autres membres de l’équipe. La mauvaise personne peut adopter une attitude négative, sapant ainsi le moral de l’équipe. Les autres employés pourraient ne pas apprécier d’avoir à assumer les tâches d’un collègue incapable de remplir son rôle.
Que faire en cas de mauvais recrutement ?
Le recrutement n’est en aucun cas une science exacte. Il vous faut donc vous préparer à l’éventualité du recrutement raté. Malheureusement, de nombreuses entreprises ne savent pas comment rectifier une erreur de casting et refusent de chercher une solution, laissant se multiplier les mauvaises performances dans l’espoir qu’elles se corrigeront d’elles-mêmes. C’est pourtant rarement le cas.
Conserver trop longtemps une piètre recrue nuit au moral de l’équipe et à la productivité de l’ensemble de l’entreprise. À l’inverse, admettre que l’on a commis une erreur et prendre rapidement des mesures pour y remédier constituent des mesures salutaires.
Cette situation n’est pas idéale, mais si elle se produit, voici comment la gérer avec courtoisie et professionnalisme :
1. Déterminez les raisons de ce mauvais recrutement
Un candidat recruté n’agit pas intentionnellement différemment de la manière dont il s’est présenté lors de l’entretien, vous devez donc chercher la source du problème. Le poste ne correspond peut-être pas à ses attentes,la culture d’entreprise n’est pas forcément compatible, ou une centaine d’autres raisons. Par ailleurs, les signes avant-coureurs d’un mauvais recrutement ne sont pas toujours évidents et ne se manifestent qu’une fois que l’employé est entré en fonction.
Voici quelques façons dont votre nouvel employé pourrait vous laisser présager d’une erreur de casting :
- Il n’a pas les compétences que vous attendiez ;
- Il manque d’enthousiasme dès le début ;
- Vous recevez des plaintes de la part de ses collègues et de ses responsables ;
- Il arrive systématiquement en retard ;
- Il se plaint sans cesse ;
- Il ne tire pas les leçons de ses erreurs passées ;
- Il refuse de s’adapter au changement ;
- Il ne respecte pas les délais, etc.
Dès que vous avez identifié le problème, ou du moins sa cause sous-jacente, vous devez prendre des mesures pour tenter d’y remédier. Commencez par lui faire un feedback constructif. Profitez-en pour explorer d’autres facteurs susceptibles d’être à l’origine du mauvais recrutement, car celui-ci n’est jamais entièrement imputable au salarié nouvellement recruté.
2. Laissez à l’employé le temps de s’adapter
Les périodes d’essai sont loin d’être la partie la plus glamour du recrutement, mais elles ont une réelle utilité. Si cela ne fait que quelques semaines que vous avez embauché un nouveau collaborateur mais que vous commencez à avoir des doutes à son sujet, laissez-lui le temps de s’adapter. Les nouvelles recrues doivent faire face à de nombreux facteurs lorsqu’elles arrivent en poste. En vous montrant patient et en l’aidant, vous pourriez faciliter cette période d’adaptation.
Mais si un comportement inhabituel vous est signalé, soyez prudent dans votre évaluation et observez attentivement son comportement avant de prendre des décisions radicales ou d’avoir des conversations délicates.
3. Préparez-vous à avoir une conversation
Annoncer à un collaborateur que ses performances ne sont pas à la hauteur des attentes n’est pas une conversation facile. Cependant, ne tournez pas autour du pot. Vous devez aborder le problème dès que possible avec votre nouvel employé et lui expliquer clairement pourquoi vous avez cette conversation. Vous devez exposer les problèmes spécifiques qui ont été soulevés, mais aussi recueillir son point de vue sur ce que vous avez dit ou lui donner l’occasion de présenter ses arguments. Qui sait, des difficultés personnelles, telles qu’un divorce ou la charge d’un membre de la famille, peuvent également être à l’origine de ce démarrage laborieux.
Enfin, cette conversation vous permet d’évaluer si le nouvel employé est prêt à changer et à s’adapter, ou si vous devriez reconsidérer votre investissement dans cette personne.
4. Déterminez si une formation est envisageable
Si le collaborateur ne possède pas certaines compétences professionnelles ou savoir-faire, il est possible d’y remédier en lui proposant une formation. En fonction du temps et de l’argent que vous devrez consacrer à la formation pour qu’il atteigne son plein potentiel, vous pourrez peut-être rattraper un mauvais recrutement. Mais l’employé doit être prêt à combler ses lacunes.
5. Envisagez une nouvelle affectation
Supposons un instant que l’employé en question ne soit pas le meilleur candidat pour le poste, mais qu’il possède des atouts nécessaires pour d’autres fonctions au sein de l’entreprise. Vous pourriez envisager de le réaffecter à un autre poste. Ces employés peuvent valoir la peine d’être « recrutés » en interne si elles ont un réel potentiel et si les former à un nouveau rôle coûte moins cher que de relancer le processus de recrutement.
Si vous décidez de donner une seconde chance à un mauvais recrutement, communiquez clairement vos attentes. Pour ce faire, établissez un plan détaillé d’amélioration des performances (PIP) fixant des objectifs quantifiables et un calendrier pour les atteindre.
6. Sachez quand jeter l’éponge
Parfois, les mauvais recrutements ne fonctionnent tout simplement pas. Si vous leur avez donné plusieurs chances de progresser, il est temps d’envisager un départ et d’arrêter les frais.
7. Évitez les mauvais recrutements à l’avenir
Certes, le candidat a pu vous induire en erreur, mais il était de votre devoir de vous assurer qu’il correspondait bien au profil recherché avant de l’intégrer dans votre équipe.
Un mauvais recrutement n’est pas nécessairement un désastre. Toute entreprise commet des erreurs de recrutement. Cependant, ces dernières sont loin d’être une perte totale si vous parvenez à en tirer des leçons et à utiliser les enseignements acquis pour prendre de meilleures décisions en matière de recrutement à l’avenir.
Réexaminez votre processus d’embauche afin de trouver la source de votre problème. Celui-ci peut être dû au fait que :
- Vous n’aviez pas de profil candidat défini ;
- Votre descriptif de poste pourrait être trompeur ;
- Vous devez peut-être réévaluer votre méthode d’entretien ;
- Vous devriez mettre en place des tests d’évaluation des compétences ou des tests techniques ;
- Votre culture d’entreprise laisse à désirer ;
- Votre processus d’intégration n’est pas adapté ;
- Vous n’offrez peut-être pas les bons avantages, etc.
Reconnaître que vous avez réalisé un mauvais recrutement est une prise de conscience dont on se passerait volontiers. Mais si vous agissez promptement et avec discernement, vous pouvez tirer le meilleur parti d’une situation défavorable et éviter de commettre de futures erreurs de casting.
De l’erreur de casting à l’employé modèle
Un mauvais recrutement est souvent une expérience décourageante qui coûte beaucoup de temps et d’argent. Néanmoins, vous pouvez l’utiliser pour en apprendre davantage sur vos processus de recrutement, votre intégration ou l’expérience candidat et trouver des moyens de les améliorer. Pour en savoir plus sur ce qu’il faut faire et ne pas faire pour augmenter vos performances de recrutement, téléchargez notre livre blanc.
De Carla Cino