La cooptation : une autre voie de recrutement face à la pénurie de candidats

Lorsque la pénurie de candidats empêche les entreprises de trouver les talents qui leur sont indispensables, elles diversifient leurs méthodes de recrutement et recourent à la cooptation. Cette mobilisation des salariés pour trouver des candidats parmi leurs réseaux de connaissance ne s’improvise pas. Découvrez les règles, les avantages et les limitations de la cooptation.

Les tensions sur les différents marchés de l’emploi se prolongeront dans les années à venir. Selon le rapport de la DARES sur les projections de création d’emplois d’ici à 2030, la persistance de cette situation s’explique par deux tendances : la création de nouveaux métiers liés aux révolutions numériques et l’importance du nombre des départs à la retraite.

Pour remédier à cette situation, de nouvelles méthodes de recrutement se sont progressivement imposées. C’est notamment le cas de la valorisation de la marque employeur sur les réseaux sociaux, de la gamification et de la cooptation. Cette dernière méthode est passée du statut d’initiative individuelle à celui de stratégie de recrutement.

Si la cooptation présente de nombreux avantages pour l’employeur et ses salariés, elle n’en comporte pas moins des limitations. Nos experts vous dévoilent tout ce que vous devez savoir sur la cooptation.

Cooptation : la définition

Par définition, la cooptation – ou son équivalent anglais « employee advocacy » – consiste à mettre à contribution les réseaux professionnels et personnels des employés d’une entreprise pour trouver des candidats.

La cooptation est distincte du népotisme. En effet, la cooptation implique le recrutement dans l’entreprise de personnes faisant partie des réseaux familiaux, sociaux et/ou professionnels. Toutefois, la personne ainsi recrutée doit non seulement disposer des compétences nécessaires, elle doit également passer par certaines étapes de la procédure de recrutement. Il en va différemment du népotisme.

Quels sont les postes concernés par la cooptation ?

Bien que 37 % des cadres aient été embauchés via la cooptation, ce mode de recrutement concerne toutes les fonctions, quelle que soit la position dans la hiérarchie. En effet, tous les talents sont nécessaires pour assurer la réussite de l’entreprise.

Aussi, du réceptionniste au personnel de direction, en passant par le secrétaire, tous ces postes doivent être rapidement pourvus par des professionnels engagés dans la réussite commune.

Les modalités de la cooptation

Bien que la cooptation soit un procédé informel, elle n’en répond pas moins à un certain protocole pour qu’une candidature soit prise en considération.

Ainsi, le salarié souhaitant prendre une part active dans le recrutement d’un candidat, peut choisir d’adresser le CV de ce dernier à la direction des « richesses humaines ». Dans les grandes entreprises, le service RH met souvent en place une plateforme informatique pour faciliter ces transmissions. Enfin, certains employeurs préfèrent recourir à des prestataires.

Les avantages de la cooptation

Facilitant le recrutement de candidats connus pour leurs qualités, cette technique d’employee advocacy offre de nombreux avantages aux entreprises ainsi qu’au salarié à l’origine de la cooptation.

1. Trouver rapidement des candidats

Le premier avantage de la cooptation pour l’entreprise est de trouver rapidement des candidats dans un contexte de pénurie de personnel qualifié. Cette pénurie est d’autant plus prononcée que le métier comporte une grande part de technicité. Aussi, en mobilisant les réseaux professionnels et personnels de ses employés, l’entreprise multiplie ses chances de trouver les « perles rares ».

En outre, cette mobilisation des relations permet d’accélérer les procédures de recrutement, lesquelles prennent parfois des semaines en raison des multiples étapes jusqu’à la décision d’embauche.

2. Trouver des candidats qualifiés en limitant les coûts de recrutement

Un candidat ayant été repéré au moyen de la cooptation a – de facto – été précédemment évalué par un membre de l’entreprise. La cooptation épargne ainsi une partie des coûts que génère tout processus de recrutement classique.

3. Réduire le turn-over

De plus, cette méthode de recrutement par l’intermédiaire des salariés réduit sensiblement le turn-over du personnel, le nouveau salarié ayant une dette morale envers la personne étant intervenue en sa faveur.

Un salarié coopté fera donc les efforts nécessaires pour s’intégrer aux équipes et faire partie de la culture de l’entreprise. L’employeur aura ainsi peu de risque de voir ce salarié quitter l’entreprise pendant la période d’essai. L’investissement en temps et en énergie réalisé dans cette procédure de recrutement s’avère donc productif.

4. Booster le sentiment d’appartenance

Le mécanisme de la cooptation participe à la cohésion des équipes dans l’entreprise. En effet, après avoir rejoint l’entreprise sur l’engagement personnel d’un salarié, le candidat embauché s’efforcera de ne pas décevoir l’employeur. En outre, il veillera à ne pas trahir la confiance du salarié ayant engagé sa réputation au soutien de sa candidature.

La cooptation allant au-delà de la simple lettre de recommandation, le salarié recommandant le futur candidat s’engage personnellement dans la sélection de ses co-équipiers. Cette plus grande implication personnelle garantit la qualité des candidats appelés à rejoindre l’entreprise.

5. Motiver ses salariés grâce à la prime de cooptation

L’employeur se demande souvent comment mettre en place un système de cooptation qui incite les salariés à y participer. La solution consiste à offrir des primes dont les montants sont ajustés aux responsabilités confiées à la personne cooptée. Il s’agit ici du seul coût directement imputable à la cooptation.

Par ailleurs, un salarié s’impliquant dans ce processus et engageant – de facto – sa réputation sera identifié comme une personne-ressource au sein de l’entreprise. Ses chances de promotion en interne en seront ainsi améliorées…à la condition que la personne cooptée soit à la hauteur des espoirs investis en elle.

La limite de la cooptation : des collaborateurs qui se ressemblent en tout point

Avant de se poser la question de savoir comment mettre en place un système de cooptation, il est nécessaire de connaître les limitations de cette méthode de recrutement.

Le succès de toute équipe repose sur la complémentarité des talents, ainsi que sur la diversité des parcours professionnels et des capacités de réflexion de ses membres.

Or, le principal travers de la cooptation est qu’elle conduit bien souvent à recruter des professionnels présentant le même profil, ayant la même éducation, partageant la même manière d’aborder les problèmes, voire issus de la même promotion.

Cette homogénéité, cette uniformité des comportements et des pensées est préjudiciable à la bonne marche de l’entreprise, car elle génère le phénomène de la « pensée de groupe », du club, de la « caste ».

Un tel phénomène conduit inéluctablement à l’inertie et à la suppression des modes de penser et d’agir s’écartant de l’orthodoxie adoptée par le groupe. Aussi, les employeurs doivent-ils n’utiliser la cooptation qu’en support des autres modes de recrutement.

Accélérez le recrutement de vos collaborateurs.trices

Compléter vos équipes est désormais la première de vos priorités. La bonne santé de votre entreprise, de votre commerce en dépend. Dans un marché de l’emploi en tension, trouver ces professionnels est cependant un défi.

Aussi, pour accélérer le recrutement des talents dont vous avez besoin, inspirez-vous librement des conseils de nos experts en consultant notre guide gratuit sur le recrutement.

De Frédéric Carteron