BTP : la gestion de l’intérim, un levier de marque employeur
En s’emparant du sujet de l’intérim plutôt qu’en le déléguant, les RH du BTP ont une carte à jouer pour restaurer l’attractivité du secteur.
L’Île-de-France est en chantier pour accueillir la Coupe du monde de rugby de 2022, le Grand Paris Express et les JO de 2024. Dans le cadre de ces projets colossaux, plus de 68 000 emplois sont à pourvoir dans le BTP, un secteur qui souffre d’un déficit d’attractivité et d’une baisse d’effectifs. Alors que les travailleur·ses temporaires représentent 20 à 40% des effectifs d’un chantier, la gestion de l’intérim doit être un sujet à part entière pour les RH. Les services ressources humaines ont cependant tendance à le déléguer aux achats (l’intérim en est souvent le 1er budget) et aux opérationnel·les.
Pénurie d’intérimaires disponibles dans le BTP
L’emploi intérimaire en France représente actuellement 800 000 équivalents temps plein, mais d’intérimaires pour travailler dans le bâtiment et les travaux publics on ne trouve pas ou peu. Le premier enjeu des constructeurs est donc de trouver des candidat·es. La rareté de ces dernier·ères fait que l’intérimaire choisit son employeur. « Avec l’état d’esprit d’un·e mercenaire, il ou elle va au plus offrant, en termes de conditions de travail aussi », observe François Chauvin, directeur général de Directskills, éditeur de logiciel de gestion de l’intérim. Ces conditions de travail dépendent entre autres de la façon dont l’intérim est géré, d’où son impact sur la marque employeur.
Mieux gérer l’intérim pour améliorer son image employeur
Le deuxième enjeu est de trouver les bons profils, en nombre et dans l’urgence, sachant qu’il s’agit de métiers où les contraintes techniques, administratives et réglementaires sont omniprésentes (mentions obligatoires à faire figurer sur le contrat de mise à disposition, délai de signature à respecter, factures à contrôler, etc.). Qui dit contraintes, dit contrôles sur l’ensemble de la chaine de traitement administratif du recours au travail temporaire, dont le contenu des contrats et les pièces associées (habilitations nécessaires pour prendre un poste, cartes de séjour, éléments de sécurité, certificats médicaux d’aptitude au travail, etc.).
Or, « il y a quatre fois plus d’accidents du travail chez les intérimaires que chez les permanent·es, cela représente un coût humain, organisationnel et financier, et un risque en terme d’image », constate notre interlocuteur. En cause, le manque de temps pour former et préparer ces intérimaires, et des failles dans la gestion de l’intérim. Ses nombreux aspects (administratifs, juridiques, techniques, sécurité…), l’urgence et le volume des recrutements rendent difficiles les contrôles. Ces difficultés ne sont pas une fatalité. Pour les surmonter, il existe des solutions technologiques — celles de Directskills par exemple, qui garantissent la conformité à la législation française tout en optimisant les coûts et supprimant les erreurs à la source grâce à l’autocontractualisation et l’autofacturation. Elles doivent être associées à des solutions organisationnelles et managériales car il s’agit pour les services et fonctions concernées par l’intérim (RH, achat, finance, QHSE…) d’arriver à s’entendre et à travailler ensemble. Un chantier en soi.
Sophie Girardeau