Entretien d’embauche : 8 questions sensibles que posent les candidats

Pendant votre processus de recrutement, vous pourriez vous retrouver face à candidat abordant des sujets quelque peu surprenants. Pour vous préparer à faire face à ce genre de situation, découvrez les questions parfois délicates posées par un candidat lors d’un entretien d’embauche.

1. Quel est le salaire proposé pour le poste ?

La tradition veut que la question ne soit pas abordée avant le second entretien par le recruteur. Il faut dire qu’en France, on n’aime pas trop parler des affaires de rémunération, notamment dans le cadre professionnel comme l’indique ce sondage de Capital/Management.

Quand il s’agit de salaire, on cultive le secret, que ce soit dans le privé (78%) ou dans le public (53%). Seulement 34% des Français connaissent le salaire de leurs collègues, 15% celui de leur supérieur hiérarchique et 12% celui de leur patron.

Mais l’irruption des plus jeunes générations sur le marché du travail bouleverse le statut quo : contrairement à leurs ainé.es, le salaire n’est plus aussi tabou comme l’indique le sondage de YouGov pour Monster : 61% des 18-34 ans et 65% des 24-35 ans se disent à l’aise pour évoquer le sujet.

Même la législation va dans ce sens puisque la Cour de cassation, le 8 mars 2023 a validé la demande d’une salariée qui souhaitait consulter le bulletin de salaire de son homologue masculin pour prouver l’inégalité salariale.

Il faut donc vous préparer à riposter lors du rendez-vous. S’il s’agit du premier entretien d’embauche, vous pouvez rassurer le candidat en lui répondant que la question du salaire sera abordée ultérieurement.

S’il décide d’aborder lui-même le sujet lors de la deuxième rencontre, ne vous offusquez pas de son aplomb qui va à l’encontre des codes classiques du recrutement. Vous pourriez passer à côté d’un excellent candidat pour le poste.

2. Est-il possible de travailler à distance ?

Depuis la pandémie, les candidats évoquent quasi systématiquement le sujet du télétravail lors d’un entretien de recrutement, surtout dans les secteurs où le travail hybride est envisageable.

Comme l’explique notre Guide de survie du recruteur « le lieu, les horaires et la manière dont ils travaillent » font partie des préoccupations majeures des candidats au même titre que la rémunération.

En tant que recruteur, vous avez certainement compris que la flexibilité est devenue indispensable pour attirer le candidat. Si votre entreprise a opté pour quelques jours de télétravail par semaine, vous pourrez donc répondre sereinement au candidat.

En revanche, si vous êtes encore réticent à adopter l’hybridité, sachez que 46% des salariés envisagent de changer d’emploi dans l’année en raison du manque de flexibilité de leur employeur révèle un sondage Opinionway réalisé pour Slack. Véritable avantage compétitif, le sujet mérite donc d’être abordé en interne pour répondre aux exigences des candidats.

3. Quelle est la position de l’entreprise concernant la semaine de 4 jours ?

N’allez pas croire qu’en posant cette question lors de l’entretien d’embauche, le candidat face à vous est un tire-au-flanc.

La semaine de 4 jours est un vrai sujet de préoccupation et cette mesure fait partie des avantages les plus recherchés par les candidats selon l’enquête Robert Half, Ce que veulent les candidats. Pour les salariés, travailler 4 jours par semaine pourrait répondre à plusieurs problématiques prégnantes, citées dans un autre sondage mené par GetApp, comme :

• Une amélioration de l’équilibre vie professionnelle et vie privée (54 %)
• Un gain de temps pour soi et pour mieux se déconnecter du travail (54 %)
• Un meilleur bien-être (44 %)
• Une réduction des temps de trajet et des coûts associés (42 %)

Lorsque vous faites passer un entretien d’embauche, souvenez-vous que ce sont des avantages non négligeables qui permettent à long terme de booster l’engagement en interne et de fidéliser les équipes.

4. Quelle est votre politique en matière de diversité et d’inclusion ?

Dans le Guide survie du recruteur réalisé par Monster, nous rappelions que 31% des candidats s’intéressent à la diversité et sa représentation dans l’entreprise pour laquelle ils postulent.

Pour les plus jeunes candidats, il est même très important de postuler pour une entreprise qui milite concrètement pour la diversité d’équipes constituées des profils senior, neuro-atypiques, issus de la communauté LGBTQ ou de minorités ethniques, en situation de handicap etc.

Avec cette question, le candidat ne cherche pas seulement à savoir si l’entreprise qui l’intéresse remplit ses obligations légales. Il veut s’assurer qu’elle a compris que la diversité est enrichissante.

5. Qu’aimez-vous dans l’entreprise ?

Certes, c’est une question déroutante mais elle a le mérite d’aller droit au but. Après tout, l’annonce ou le site institutionnel de l’entreprise ne suffisent pas à donner au candidat une vision réaliste de ce qui l’attend même s’il a mobilisé son réseau pour en savoir plus sur les mécanismes de fonctionnement de l’entreprise, l’efficacité de sa politique RSE ou la gestion humaine des équipes.

Mais en tant que premier interlocuteur, il est finalement raisonnable qu’il vous demande d’évoquer les points forts de l’entreprise qu’il pourrait potentiellement rejoindre qu’il s’agisse d’une crèche d’entreprise ou d’un management humain.

6. Qu’est ce que l’entreprise pourrait améliorer selon vous ?

Si cette question ne manque pas d’aplomb, elle vous place dans une position délicate. A trop survendre le poste ou l’entreprise, le candidat pourrait se méfier de votre vision idéalisée. De plus, on constate que les attentes des talents vis-à-vis des recruteurs ont évolué.

En effet, ils ont envie de se projeter dans une structure dont la culture est basée sur l’honnêteté et la confiance. En étant transparent avec le candidat sur les challenges de l’entreprise, vous éviterez des déceptions voire même une démission ultérieure.

7. Comment décririez-vous l’ambiance dans l’entreprise ?

Parmi les critères qui importent aux candidats, le climat au travail tient un rôle prépondérant. Selon l’enquête Robert Half, les salariés en poste restent dans leur entreprise notamment pour :

• l’ambiance de travaille bienveillante (58 %)
• la bonne entente avec le management et l’équipe (44 %)

Il est donc tout à fait judicieux que le talent aborde cette question pendant l’entretien d’embauche. Là encore, il a besoin de se projeter pour se faire une idée du management et des relations avec une équipe potentielle.

Après tout, il va passer plus du temps avec ses collègues qu’avec sa famille et ses amis.

8. Pourquoi recrutez-vous pour ce poste ?

La question est brute mais elle a le mérite d’être directe. Et le candidat est en droit de savoir pourquoi vous embauchez.

Mais selon les circonstances, c’est une question d’entretien d’embauche un peu délicate. En effet, s’il s’agit d’une création de poste, la réponse est simple. En revanche, si vous recherchez un candidat pour remplacer un salarié qui démissionne ou est licencié, ce sera plus délicat à expliquer.

Le candidat ne veut pas vous piéger mais cherche à connaître les raisons derrière ce recrutement et c’est tout à fait normal. C’est un moyen pour lui de recueillir des informations précieuses concernant le style de management, la culture de l’entreprise, les opportunités d’évolution ou de formation.

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De Nathalie Dépret