5 façons de recadrer un candidat très (trop ?) expansif
Poser des questions fermées aide les bavards à se discipliner mais il faut aussi laisser s’exprimer le naturel d’un candidat.
Lors d’un entretien d’embauche, faut-il forcément recadrer un candidat très (trop ?) expansif ? La question appelle plusieurs réponses. L’entretien lui-même pose un cadre, sinon recruteur et candidat risquent de partir dans un entretien fleuve. « Cela dépend aussi du profil recherché, certains postes demandent d’être communicant, d’autres non », note Cécile Fischer, RRH du Groupe William Sinclair. Et puis il existe des candidats très expansifs qui restent ouverts à leur interlocuteur quand d’autres s’écoutent parler. Recadrer permet au recruteur d’obtenir les informations qu’il recherche avec les candidats qui ont tendance à noyer le poisson (les questions qui les dérangent en l’occurrence) dans leur flot de paroles.
1. Discipliner le candidat très expansif sans compromettre la fluidité de l’échange
L’entretien est un échange, recadrer ne revient pas à le transformer en interrogatoire. Mais si le candidat est un moulin à paroles, « il est important de le discipliner pour que cela reste un échange », souligne Virginie Chière, consultante senior au sein du Groupe William Sinclair. Certaines personnes cachent cependant le stress causé par l’entretien derrière une exubérance forcée. Il s’agit de comprendre si leur tendance à déborder est naturelle ou artificielle. C’est pourquoi il ne faut pas forcément chercher à recadrer un candidat trop bavard au début de l’échange mais plutôt « le laisser d’abord parler pour qu’il montre ce qu’il a dans le ventre et, vers la fin de l’entretien, le recadrer pour voir s’il est capable de s’adapter à son interlocuteur », recommande Cécile Fischer.
2. Cerner son sens de l’écoute
Être expansif n’est ni bien ni mal en soi, manquer d’écoute en revanche est gênant. « Pour tester l’écoute du candidat, je lui présente le poste et son contexte », explique Virginie Chière. Par exemple, le service compte quatre personnes, si le candidat demande plusieurs fois combien de personnes y travaillent, ce n’est pas un signe de grande écoute…
3. Pousser ce candidat à synthétiser
La synthèse est une bonne façon de ramener dans le cadre un candidat qui a tendance à déborder. « Une phrase assez simple permet de tester sa capacité à synthétiser : pouvez-vous me résumer en quelques mots l’activité de votre service, ou votre journée type, ou tel processus de votre société ? », indique Aurélien Brizard, consultant senior au sein du Groupe William Sinclair.
4. Questionner ce grand expansif sur son environnement de travail et ses tâches
Quand un candidat bavarde plus qu’il n’apporte d’informations précises, « il est intéressant de le questionner sur son environnement de travail », ajoute-t-il. Posez des questions portant par exemple sur le secteur d’activité de l’entreprise de son actuel ou précédent employeur (le CV ne renseigne pas toujours sur ce point), sur la taille du service, sur la fonction de son N+1…
« Une question comme « quelle est votre journée type ? » permet en outre de savoir quelles sont les tâches réalisées par le candidat », ajoute Virginie Chière.
5. Recadrer en posant des questions fermées sous forme de QCM
Vous souhaitez par exemple connaître les raisons qui ont poussé ce candidat à quitter son poste précédent. Avec une question à moitié fermée comme « pourquoi avez-vous quitté votre dernier employeur ? », le candidat peut vous donner mille raisons sans vous indiquer de motif. Relancez-le avec une question sous forme de QCM : « Quelle est la raison précise de la fin de votre contrat ? Un licenciement ? Une démission ? Une rupture conventionnelle ? ».
Recadrer est plus ou moins nécessaire selon les profils de poste « mais il faut aussi laisser s’exprimer le naturel du candidat, le but est de voir s’il peut s’adapter dans l’entreprise », conclut Cécile Fischer.
Sophie Girardeau