Qui sont ces actifs qui envisagent de changer de poste, de changer de région ou de changer de vie dans les deux prochaines années ? Qu’est-ce qui motive leur envie de changement ? Quelles régions sont les plus propices à la mobilité ?
Si près d’un Français sur 2 (49%) pense que le contexte actuel n’est pas favorable à la mobilité professionnelle, 32% des salariés l’envisagent tout de même dans les deux prochaines années. Monster revient sur les attentes des Français, en comparaison avec les chiffres d’avant la crise, qui montrent une meilleure aisance à la mobilité, mais pour des critères différents.
Les Franciliens et les 25 à 34 ans les plus enclins au changement
L’arrivée soudaine de la crise sanitaire a remplacé l’envie par le besoin pour les Français de changer de vie et cela passe par la mobilité professionnelle. Près de 4 actifs sur 10 (43%) perçoivent en effet la mobilité professionnelle comme une opportunité de se lancer de nouveaux défis. Une envie qui a beaucoup progressé puisqu’ils n’étaient que 35% en 2018*. Les 25-34 ans sont un petit peu plus nombreux à envisager de sauter le pas (47%). En revanche, les plus jeunes (18-24 ans) sont les plus réfractaires à la mobilité professionnelle, la percevant plus comme un risque (40%) que comme une opportunité (30%). Ils sont plutôt d’accord avec l’idée qu’ils « savent ce qu’ils perdent mais pas ce qu’ils gagnent » (40%). Au global, cela représente seulement 29% de la population aujourd’hui, ils étaient beaucoup plus nombreux en 2018 (45%).
Près d’un tiers (32%) des actifs français en poste envisage une mobilité professionnelle au cours des deux années à venir, qu’elle soit interne (13%), externe (10%) ou géographique (8%). Cette dernière, malgré la crise, est en baisse par rapport à 2018 (13% envisageaient de changer de lieu d’habitation il y a quatre ans). Qui sont ces profils qui ont envie de changement ? Des habitants de la région parisienne en grande partie (42%), alors que les habitants du Nord-Est semblent les plus attachés à leur poste (22% des salariés se projettent dans une mobilité). Parmi ceux qui veulent envisager une mobilité géographique, le phénomène d’exode urbain semble se confirmer, les habitants des grandes villes sont les plus nombreux (13% vs. 5% pour les zones rurales et 8% pour les villes moyennes). Sans surprise, les trois quarts des actifs de plus de 55 ans (76%) n’envisagent pas de mobilité professionnelle. A contrario, les jeunes sont plus enclins à ce changement de vie (40%). Aussi étonnant que cela puisse paraître, les actifs avec des enfants réfléchissent davantage à une mobilité professionnelle que des actifs sans enfants (39% vs 27% des salariés interrogés).
Contexte économique, prise de risque : des freins à la mobilité
La mobilité professionnelle semble être un passage difficile aux yeux des Français. 64% des actifs pensent en effet qu’il est difficile de changer de métier et 60% de secteur d’activité. Le changement d’entreprise (50%) et le changement de région (46%) sont également considérés comme des freins majeurs à la mobilité. Globalement, on note que les plus jeunes (18-34 ans) estiment ces changements moins difficiles que les 45 ans et plus (39% vs 57% pensent que changer d’entreprise est difficile).
Au-delà des aspects pratiques, près d’un actif français sur deux juge que le contexte politique et économique en France n’est pas favorable à la mobilité professionnelle (49%). Un chiffre en net recul par rapport à 2018, où 62% pointaient ce contexte come un frein.
« La crise n’a pas freiné les ambitions des salariés à prendre le risque potentiel de sortir de leur zone de confort, surtout les jeunes qui, malgré quelques freins, estiment que le contexte est positif pour expérimenter la mobilité, qu’elle soit interne, externe ou géographique. » note Romain Giunta, le directeur marketing de Monster France.
Un jeune sur quatre (40%) trouve en effet que le contexte est complètement favorable à la mobilité, une proportion qui se retrouve en particulier chez les CSP+ (41%) et les actifs de région parisienne (38%).
Les salariés français veulent gagner plus, et dans le Sud !
Le contexte économique importe donc pour les Français, pour qui le salaire reste le facteur le plus motivant pour vivre l’expérience d’une mobilité professionnelle. 59% d’entre eux le plaçaient en priorité en 2018. Ils sont légèrement moins nombreux aujourd’hui, mais reste toujours plus d’un répondant sur deux (54%) à le classer dans le top des trois principales motivations. Le besoin de changer d’environnement de travail (42%) et l’envie d’exercer un métier qui correspond davantage à ses aspirations (40%) complètent le podium.
L’équilibre vie privée/vie personnelle est, quant à lui, en net recul. Ils étaient 48% en mars 2018 à le placer en priorité, et ne sont plus que 39% aujourd’hui.
Dans le détail, s’il ne fallait qu’une seule source de motivation, 21% des salariés citent le salaire en premier. Cette attente décroit passée la quarantaine, avec 18% des 45-54 ans et 14% des 55 ans et plus.
L’environnement de travail est positionné en premier lieu par 17% des salariés interrogés, et principalement par ceux du secteur public (23% vs. 14% dans le privé). L’environnement, c’est aussi le climat, et ce sont les habitants du Nord-Est qui ressentent le plus besoin de changer d’environnement de travail (25%), alors qu’ils ne sont que 7% dans le Sud-Ouest.
10% des actifs ressentent l’envie d’exercer un métier qui correspond mieux à leurs aspirations, en priorité. Une conclusion particulièrement visible chez les jeunes (18-24 ans), où un sur cinq (20%) le voit comme un moteur pour envisager une mobilité professionnelle.
D’autres positionnent plutôt l’envie de partir dans une autre région de France comme priorité (10%), motivation marquée chez les habitants de la région parisienne (15%).
Si une mobilité géographique était à l’ordre du jour, les Français classent les régions qui leur semblent les plus attractives par ordre de préférence :
- La région Auvergne-Rhône-Alpes est la région la plus désirée par les Français (14% la citent en premier), et ce, surtout chez les actifs de plus de 55 ans (21%)
- La région Provence-Alpes-Côte d’Azur (13%) est sur la deuxième place du podium avec un plus fort désir chez les millennials (18% des 18-34 ans)
- La Bretagne (12%) complète le podium. Elle séduit tout particulièrement les interrogés âgés de 45 à 54 ans (18%), et bien moins les plus jeunes (8% des 18-34 ans)
Méthodologie :
L’enquête a été réalisée en ligne par YouGov auprès d’un panel de 1001 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus, du 4 au 10 janvier 2022.