Avec le concours de l’IFOP nous avons sondé les leviers de l'employabilité perçus par un échantillon de 1004 actifs représentatif de la population active française. 4 thématiques ont été exploré : le sens, le relationnel, le type de structure et l’organisation du travail. Voici donc les principaux enseignements que nous pouvons en retenir.
Développer son employabilité, une responsabilité partagée
1. Employabilité : le rôle incontournable de la formation initiale.
Dans un monde professionnel évoluant en permanence, avec des activités qui se créent et d’autres qui disparaissent, la nécessité de démontrer une certaine capacité d’adaptation est dorénavant cruciale. La notion d’employabilité est devenue un élément essentiel pour rebondir professionnellement, changer d’horizon professionnel ou faire passer sa carrière au niveau supérieur. Ainsi, le Ministère français chargé de l’emploi, la définit comme « la capacité d’évoluer de façon autonome à l’intérieur du marché du travail, de façon à réaliser, de manière durable, par l’emploi, le potentiel qu’on a en soi. L’employabilité dépend des connaissances, des qualifications et des comportements qu’on a, de la façon dont on s’en sert et dont on les présente à l’employeur ».
Cette définition implique que le niveau de qualification et de compétence joue un rôle critique dans l’employabilité.
Dans les faits, plus de 4 actifs français sur 5 (82%) s’estiment suffisamment formés pour le secteur d’activité dans lequel ils souhaitent travailler, et 34% l’affirment avec certitude. Seuls 18% de la population active ne s’estiment pas suffisamment formés pour le poste qu’ils souhaiteraient obtenir, une part qui grimpe à 21% chez les 18–24 ans et 30% chez les chômeurs ayant déjà travaillé.
2. Compter sur soi–même avant de se tourner vers les autres
Conscient de l’importance de devoir s’adapter, plus d’1 actif sur 3 (38%) estime que cette tâche repose principalement sur ses épaules. A contrario, ils sont 1 sur 5 à considérer que cela incombe en premier lieu à leur employeur actuel (24%) via des modules de formation.
Ils comptent ensuite sur leur réseau professionnel (15%), les organismes de formation (14%), les pouvoirs publics (5%) et les coachs de carrière (3%).
En résumé, le développement de l’employabilité semble reposer sur une logique de cercles concentriques.
Plus les candidats sont proches des acteurs de leur employabilité, plus ils ont tendance à penser à eux spontanément comme moyen de développement de leur carrière : c’est pourquoi les français misent d’abord sur eux–mêmes avant de miser sur leur employeur actuel et leur réseau professionnel, pour ensuite s’ouvrir aux acteurs de la formation et du développement professionnel qu’ils connaissent moins directement.
La formation continue, principal vecteur d’employabilité devant le réseau professionnel
1. Les actifs plébiscitent la formation et un accompagnement personnalisé
S’il estiment que le développement de leur employabilité leur incombe en premier lieu, la confiance des actifs envers leur employeur resort quand ils sont interrogés sur les moyens les plus efficaces pour développer leur employabilité : la formation continue proposée par l’employeur est ainsi plébiscitée par 27% d’entre eux.
Cela est d’autant plus vrai dans l’administration publique (39%) et dans les structures de plus de 1 000 salariés (34%) qui bénéficient d’un investissement dans la formation plus importante et en mesurent les bénéfices.
Cette attente se traduit par une idée précise de ce que les employeurs devraient mettre en place pour favoriser l’acquisition de nouvelles compétences : augmenter les formations sur les nouveaux outils technologiques (53%) et encourager la mobilité interne (45%). Le rôle du manager est également perçu comme central: un actif sur trois appelle à la mise en place d’évaluations plus fréquentes axées sur le développement du salarié (35%), et à l’instauration d’un mentorat d’entreprise basé sur des relations interpersonnelles de soutien (32%). Par ailleurs, les actifs français accueillent favorablement le développement de l’usage professionnel des technologies digitales et 74% voient la maitrise de ces outils comme un atout professionnel favorable à leur employabilité, ce qui est d’autant plus vrai pour les 18–24 ans (80%).
2. L’importance du réseau professionnel, vecteur d’opportunités
Un réseau professionnel de qualité est perçu comme le second levier permettant d’atteindre ses objectifs professionnels et d’être désirable sur le marché de l’emploi (41%), juste devant le fait d’avoir un parcours diversifié (40%). En effet, si le fait d’avoir eu des expériences professionnelles variées connote d’une certaine capacité d’adaptation et d’agilité du candidat, l’activation des bons contacts de son réseau professionnel peut aussi permettre d’échanger et/ou d’ouvrir certaines portes qui semblaient inaccessibles de prime abord. Un savant mélange de ces deux composantes aidera le candidat averti à parvenir à ses fins professionnelles.
3. Le vécu du salarié, un capital immatériel concurrentiel pour l’entreprise
La participation à des activités extra–professionnelles – comme par exemple l’investissement dans des associations – et la connaissance d’une autre culture/langue sont perçues comme déterminantes pour, respectivement, 18% et 16% des actifs. Les 18–24 ans valorisent plus fortement l’expérience à l’Étranger ou la connaissance de plusieurs langues et cultures étrangères pour développer leur employabilité (25% du total des citations, soit +9 points).
Si ces expériences sont bien souvent appréciées des recruteurs et peuvent être déterminantes sur certaines typologies de postes, elles sont également la démonstration de la capacité d’ouverture et de la volonté d’engagement du candidat. « L’employabilité n’est pas seulement le buzzword employé par les services RH, c’est l’essence même de ce qui permet à un actif d’évoluer dans un monde professionnel en mutation. C’est en alignant ses objectifs professionnels avec les moyens dont il dispose afin d’y parvenir que le candidat saura les atteindre, évoluer dans son entreprise ou séduire de futurs employeurs. Il peut s’agir de sa formation, de ses précédentes expériences professionnelles et personnelles, de son réseau professionnel ou d’autres facteurs différenciants et déterminants. » explique Gilles Cavallari, Président de Monster France. « Cette étude vise ainsi à dresser un état des lieux de la façon dont les actifs professionnels se situent vis–à–vis de cette notion encore méconnue d’employabilité. L’agilité, la capacité à rebondir, l’attractivité professionnelle se travaillent et c’est aussi la mission de Monster que d’aider les candidats à en prendre conscience et à s’accomplir dans leur carrière ». Étude menée par l’Ifop par questionnaire auto–administré en ligne du 22 au 24 mai 2017, auprès d’un échantillon de 1004 actifs de 18 ans et plus.